Triptyque Beckett
La dernière bande

 

Mise en scène
Charles LEE

Avec Alexis TRIPIER

Maquillage
Nathalie EUDIER

Régie
Matthieu EMIELOT

Son
Jean-Luc MALLET

 

 

 

L'histoire (à la fois autobiographique, à la fois "projection") de Krapp : un vieux personnage, mi clochard aviné, mi clown, qui, toute sa vie, seul, s'est enregistré sur un vieux magnétophone à bandes.

Il possède des dizaines de bobines en archives chez lui. Parfois il s'enregistre et dit ce qui lui passe par la tête. Parfois il se réécoute.

Effet miroir entre l'homme du passé et l'homme du présent.

Beckett y parle de la fin, de la mort, bien sûr. Du terrifiant échec de toute vie humaine, avec ses renoncements, ses abandons, ses oublis.

Unique comme texte théâtral parce que l'un des personnages principaux est absent de la scène pendant la pièce. Et celui qui reste , une ombre de celui-là.

Beckett laisse peu de liberté dans la mise en scène par l'abondance d'information. Il ne donne pas, ou presque pas d'indications précises concernant le lieu et le temps. En outre, il est très précis sur des détails techniques.

Comme la majeure partie du texte est enregistrée sur une bande, j'ai travaillé surtout sur l'écoute du personnage, et donc sur l'interprétation de cette écoute par le comédien ; En contraste de son numéro de clown à l'ouverture de la pièce, l'écoute est de nature plutôt tragique. L'important me semble être la transmission d'un sentiment, sans aide d'expression faciale, mais uniquement par ses mains. La tension, joie, tristesse, colère, sont suggérées par un léger mouvement des doigts. Et c'est fascinant à quel point tout une gamme d'émotions est transmise. Une sorte de langage émotionnel de sourd muet.

Pour marquer un passage de temps j'utilise un fond rythmique. Qui sert aussi à différencier un temps révolu, d’avec un temps présent. Ceci donne aussi un sens d'urgence, un sens de " avant que ce soit trop tard ".

Nous avons essayé de respecter les didascalies de Beckett dans le moindre détail, uniquement par respect de l'auteur, mais surtout parce qu'ici les didascalies ne sont pas seulement un moyen de situer la scène, mais font partie intégrante autant de l’écriture que du personnage. Il est en effet construit par le descriptif de ses actes et gestes.

Charles LEE