Triptyque Beckett

Mise en scène : Charles LEE

Avec Hélène CAUËT

Contrebasse Daniel DESPAGNE

Régie Matthieu EMIELOT

 

 

 

La pièce certainement la plus insolite de l'auteur, car on n'y voit qu'une bouche, largement dessinée au rouge à lèvres, fortement éclairée qui exhale le mal de vivre, le mal d'être d'… " elle ", car cette bouche, obstinément et à quatre reprises refuse de dire " je ", car en objectivant son récit en le faisant à la troisième personne, elle tente d'éviter de souffrir encore davantage : elle se distancie d'elle-même et de sa vie affreuse et gâchée. Conçue sans être voulue, elle est abandonnée par sa mère, grandit dans un orphelinat sans amour, avant d'être une autre de ces expulsés dans la vie qui hantent la création beckettienne.

Y a-t-il une façon de dire Beckett ? D'après Jérôme Lindon (Editions de minuit) et de Beckett lui-même (dans ses mises en scènes : " Oh les Beaux jours " par exemple), la réponse est oui.

En lisant " Pas Moi ", la structure de l'écriture semble dicter qu'il y a une façon, et une seule, de le dire. Mes intentions sont donc de respecter l'auteur, non seulement dans ses mots mais dans la façon " Beckett " de la dire. J'ai respecté fidèlement ses didascalies sauf sur un point !

La pièce, écrite en 1972, n'a pas de lien avec un quelconque temps, période, époque. Mais les temps changent , nous aussi. Alors je voudrais mettre ce texte dans un contexte moderne. Et sans dire que Beckett a inventé le rap, ou peut-être plutôt le Slam, j'ai remplacé l'auditeur par un contrebassiste. Il brodera sur un rythme, un tempo qu'il me semble que le texte impose. Alors sans changer un mot, une intention, je voudrais en quelque sorte moderniser, modifier l'écoute de ce texte.

Charles LEE

 

 

 

 

 

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